GendrotCora
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Bertrand Legrand: Bonjour et merci d’être avec nous aujourd’hui. On parle souvent de misogynie, mais vous êtes là pour aborder le thème de la... misandrie, c’est bien ça ?

 

La femme : Oui, tout à fait. La misandrie, c’est un terme utilisé pour décrire et se ré-approprier—

 

B.L : Alors attendez, juste pour clarifier, la misandrie, c’est... c’est littéralement la haine des hommes, n’est-ce pas ? Je veux dire, je trouve ça fascinant, parce que dans notre société actuelle, on parle beaucoup de l’oppression des femmes, mais on oublie parfois que les hommes, nous aussi, on subit des... disons, des critiques injustes.

 

La femme : C’est vrai qu’il peut y avoir des critiques, mais en fait la misandrie ne se traduit pas nécessairement par—

 

Bertrand : Absolument ! Mais ce que je veux dire, c’est que dans le contexte moderne, on voit énormément de stigmatisation contre les hommes. Par exemple, avec des expressions comme « mansplaining »... Vous savez, ce mot qui suppose qu’un homme ne peut pas juste expliquer quelque chose sans être accusé de condescendance. Franchement, c’est un vrai problème pour beaucoup d’entre nous.

 

La femme : Oui, alors « mansplaining » est un terme qui est né pour exprimer le déséquilibre lorsqu’un homme—

 

Bébert : Oui, exactement, et c’est là que je trouve que les hommes sont particulièrement incompris. Vous savez, c’est un peu comme... Comment dire ? On peut dire quelque chose sans avoir de mauvaises intentions et, tout de suite, on est qualifiés de paternalistes. Ça montre bien cette forme de misandrie sous-jacente dans la société, vous voyez ce que je veux dire ?

 

La femme : Euh, oui, je comprends, mais le terme de misandrie est en réalité utilisé pour décrire des sentiments qui peuvent aller au-delà des petites incompréhensions—

 

Le géant B : Bien sûr, oui, mais, enfin, si on y pense, l’oppression que les hommes ressentent, elle n’est pas si différente de celle que les femmes disent ressentir. Je dirais même qu’on ne parle pas assez des pressions énormes qui pèsent sur nous, les hommes. En tant qu’homme, c’est presque comme si nous étions obligés de nous excuser d’exister dans certains espaces.

 

La femme : Ce que vous dites est intéressant, mais quand on parle de misandrie, ce n’est pas pour minimiser—

 

Big Bert : Ah, mais justement, c’est là où je voulais en venir ! Vous voyez, ce que beaucoup de gens, hommes ou femmes d'ailleurs, n’arrivent pas à saisir, c’est que la misandrie est très insidieuse. On parle souvent des privilèges masculins, mais très peu de personnes réalisent combien d’hommes subissent en silence des accusations injustes simplement parce qu’ils sont… masculins. Et je pense que c’est quelque chose que vous, en tant que femme, pouvez peut-être... comprendre un peu, non ? Enfin lorsqu’on regarde les chiffres, les hommes ont un taux de suicide bien supérieur à celui des femmes. Cela pourrait être une conséquence de cette misandrie ne croyez-vous pas ? 

 

La femme : Oui, mais je dirais que ce n’est pas tout à fait la même expérience, car la misandrie ne comporte pas les mêmes enjeux structurels que—

 

Legrand : Absolument, absolument ! Mais vous savez, quand on creuse un peu, on se rend compte qu’il y a énormément de souffrance du côté masculin. Prenez par exemple le monde du travail : de plus en plus d’hommes ressentent qu’ils n’ont plus leur place ou qu’ils doivent toujours prouver qu’ils sont « dignes ». Ce genre de pression, c’est... ça laisse des traces, voyez-vous ?

 

La femme : Oui, j’entends bien, mais la misandrie n’a pas le même impact systémique que la misogynie. Par exemple, les femmes ont historiquement été exclues de certains secteurs, ce qui n’a pas forcément été le cas pour—

 

Bertrand Legrand : Oui, bien sûr, et c’est évident que l’histoire a ses dynamiques. Mais, au final, on en revient toujours à ce que j’appelle une certaine forme de... comment dire... d’incompréhension profonde de ce que nous, les hommes, traversons. J’ai l’impression qu’on pourrait en parler des heures, mais, vous savez, parfois, il faut juste accepter que les hommes aussi ont des batailles à mener. En tout cas, merci pour cette discussion fascinante qui ravira nos lecteur homme sur leurs doutes, et j’espère que nos auditeurs et auditrices auront maintenant une meilleure compréhension de ce qu’est vraiment la misandrie.